Odilon Redon (1840-1916)

Envoyer 1840 Naissance de Bertrand-Jean Redon, dit Odilon, le 20 avril à Bordeaux. Second fils de Bertrand Redon et de Marie Guérin. Bertrand Redon, bordelais de naissance était parti chercher fortune en Louisiane. Ce voyage va considérablement influencer Odilon Redon, l'artiste spirituellement appatride. Le motif récurrent de la barque dans son œuvre est aussi à expliquer dans cette genèse.

1840-1851 D'une nature fragile, il est confié à une nourrice à la campagne puis le jeune Odilon est confié à son oncle et passe son enfance dans le domaine familial de Peyrelebade, près de Listrac dans le Médoc. Le domaine est un " cru bourgeois " dont les vignes qui jouxtent le célèbre Château Clarke produisaient un excellent vin rouge. Peyrelebade est à l’origine d’une partie importante de l’œuvre d’Odilon Redon. C’est là, " en plein isolement de la campagne " que les fusains verront le jour. L’ambiance de cette terre natale médocaine pleine de clairs obscurs et de nuances a éveillé ces mondes étranges et ces rêveries fantasmagoriques qui seront présents toute sa vie dans son œuvre. Odilon observe, respire et s'imprègne de ce pays.

1855 Leçons de dessin avec son premier maître, Stanislas Gorin spécialisé dans l’aquarelle.
Il gardera de ces études une précision rigoureuse dans ses dessins du vieux Bordeaux ainsi qu’une certaine prédilection pour les formes géométriques.
Il lit pour la première fois, " les Fleurs du Mal " de Baudelaire, qui lui inspireront entre autres le thème de l’Ange Déchu.

1860-1861 Participation aux expositions de la société des Amis des Arts de Bordeaux où il expose des paysages aquarellés fortement inspirés par les œuvres de Gorin qui lui vaudront des critiques cinglantes.

1862 Création de Roland à Roncevaux, une des toute première peinture connue de l’artiste.

1863 À Bordeaux, Rodolphe Bresdin devient son ami et l’initie à l’eau-forte et à la lithographie.

1864 Fait de la sculpture à Bordeaux. À Paris, il entre à l’atelier libre du peintre académique Léon Gérome à "l'Ecole dite des Beaux-Arts".

1865 Il commence une série de onze eau-fortes en collaboration et sous la direction technique de Bresdin. L’influence de Delacroix et de Dauzat est très présente dans ce style orientaliste romantique qu’Odilon a adopté pour cette série d’eau-fortes. L’été, Odilon retourne fréquemment dans la propriété familiale de Peyrelebade. La plupart de ses fusains seront conçus cette année:" Pégase ", " L’Ange déchu ".

À partir de 1870, Odilon incline vers des développements cosmogoniques de ses œuvres où les éléments organiques sont remplacés par des éléments géométriques.

1876 Redon se passionne pour la lithographie et veut réaliser une suite de planches inspirées par Pascal, qu’il affectionne. Le projet n’aboutira pas.

1878 Premier voyage en Belgique et en Hollande où il découvre et admire l’œuvre des Ecoles flamande et de Rembrandt.
Il se montre précurseur de la psychanalyse et cherche à travers le rêve, la descente dans l’inconscient qui lui permet de forer la source de l’inspiration et de décrire son " atmosphère personnelle ".

1881 Exposition de ses fusains à La Vie Moderne : l’accueil y est très réservé. Odilon s’inspire de la peinture de Gustave Moreau pour son cycle d’Orphée. Il réalise la première version de son araignée au fusain, cet hybride d’insecte et d’humain représente la nature manipulée et dosée par l’homme et la science.

1891 Odilon Redon publie Les Songes, dédié à Armand Clavaud qui avait tant contribué à former sa pensée. Jules Destrée publie le premier catalogue de son œuvre lithographique à Bruxelles. " Le Jour " (Lithographie).Grâce à André Bonger, l’art de Redon est diffusé en Hollande et connaît une extraordinaire renommée.

1898 Exposition chez Ambroise Vollard : un succès.

1908 Odilon Redon voyage à Venise, il réalise ses premiers cartons de tapisserie pour la manufacture des Gobelins à la demande de Gustave Geffroy. Il rend hommage à Bresdin au Salon d’Automne et écrit la préface du catalogue. " Vitrail " (collection Frizeau).
Redon peint de nombreux papillons comme sur le panneau " La Nuit ". Ils sont signes de métamorphoses et Redon se plait à faire éclater les chrysalides en " fleurs ailées de lumières ". Le peintre se plaît aussi à semer ses fleurs pour pouvoir ensuite composer de somptueux bouquets qu’il peindra. Redon finit les cartons de certains meubles pour la manufacture des Gobelins.

1911 Tissage des premiers modèles d’Odilon Redon.

1913 L’Armory Show présente quarante de ses œuvres au continent américain à New York (International exhibition of Modern Art), Chicago et à Boston.

André Mellerio publie le catalogue de son œuvre gravé et lithographié.

1916 Odilon Redon meurt le 6 juillet à Paris. La " Vierge ", une huile sur toile est laissée inachevée sur le chevalet de l’artiste.

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